Sélection finale pour le Prix 2021 de l’action d’avenir (Future Policy Award) sur la protection contre les produits chimiques dangereux

La Colombie, la Corée, Cuba, le Danemark, les États-Unis, l’Éthiopie, l’Inde, le Kirghizistan, les Pays-Bas, les Philippines, Sri Lanka et la Suède sont en lice pour l’« Oscar » de l’action publique.

Genève, Hambourg, Nairobi, Paris, 27 mai 2021 – La liste des initiatives qui restent en lice pour le Prix 2021 de l’action d’avenir a été annoncée ce jour. Ce prix récompense les initiatives publiques qui ont le mieux réussi à réduire au minimum les effets néfastes de l’exposition aux produits chimiques sur la santé humaine et l’environnement. La sélection finale compte 12 initiatives engagées sur l’un des cinq continents.

Cette sélection a été établie par un jury international d’experts chargé de délibérer sur les meilleures des 55 initiatives de 36 pays initialement retenues. Ce prix annuel, surnommé l’« Oscar des meilleures politiques », est actuellement le seul qui récompense, à l’échelle internationale, les politiques mises en œuvre pour le bénéfice des générations présentes et futures. La sélection finale de cette année est la suivante (par catégorie) :

Gestion des produits chimiques tout au long de leur cycle de vie

  • Inde (Rajasthan): action contre les pneumoconioses, dont la silicose : détection, prévention, traitement et réadaptation (2019)
  • Kirghizistan: résolution n° 43 portant approbation du Système de classification des dangers chimiques et des exigences d’information concernant les dangers – Étiquetage et fiche de données de sécurité (2015)
  • République de Corée: Loi relative à la sécurité des produits chimiques et biocides de consommation (2018)
  • Suède (Conseil du comté de Stockholm): Liste des substances chimiques dangereuses pour l’environnement et la santé humaine devant faire l’objet d’une élimination progressive (2012-16, révisée pour la période 2017-21)
  • États-Unis (Massachusetts): Loi relative à la réduction de l’utilisation des produits toxiques (loi TURA de 1989, modifiée en 2006)

Pesticides très dangereux

  • Cuba: Programme de gestion agroécologique des organismes nuisibles (1993) et Plan national de sécurité alimentaire et nutritionnelle (2020)
  • Danemark: plans d’action contre les pesticides (2013-21) et plans d’action en faveur de la production agricole biologique (2011-20)
  • Sri Lanka: Loi n° 33 sur les pesticides (1980, modifiée en 1994, 2011 et 2020) et

Politique nationale et plan d’action national de prévention du suicide (1997)

Peintures au plomb

  • Éthiopie: Règlement n° 429 relatif au contrôle de la présence de plomb dans les peintures (2018)
  • Philippines: décret relatif à la vérification chimique applicable au plomb et à ses composés (2013-24)

Polluants pharmaceutiques persistants

  • Colombie: résolution n° 371 portant définition des éléments à prendre en considération dans les plans de gestion des retours de produits pharmaceutiques et de médicaments périmés (2009)
  • Pays-Bas: Programme de mise en œuvre d’une approche de la réduction des résidus pharmaceutiques dans l’eau impliquant tous les acteurs de la chaîne (2018-22)

Les lauréats de l’édition 2021 seront connus début juillet 2021 et la remise des prix aura lieu le 6 juillet 2021 à l’occasion d’une cérémonie à distance.

Le World Future Council (WFC) organise et décerne ce prix chaque année en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM), l’Organisation mondiale du Travail (OIT), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, l’exposition à certains produits chimiques a coûté la vie à 1.6 million de personnes en 2016[1]. On s’inquiète de plus en plus des effets que l’exposition aux substances chimiques et déchets dangereux produit sur la santé à long terme, notamment sous différentes formes de cancer, de trouble de la reproduction et de difficulté d’apprentissage[2].  Le coût des déficits neurocomportementaux causés par l’exposition à certaines substances chimiques est estimé à plus de 170 milliards USD par an, rien que dans l’Union européenne[3].

Plus de 140 000 produits chimiques seraient fabriqués par l’homme dans le monde[4]. Si beaucoup sont commercialisés, peu ont fait l’objet d’essais appropriés destinés à en vérifier l’innocuité. Le problème vient surtout des substances chimiques qui finissent dans l’environnement (dans les masses d’eau, le sol ou l’air), dans la chaîne alimentaire ou dans l’eau potable, ou qui s’accumulent dans nos corps et d’autres organismes. Les produits chimiques dangereux, tels que les polychlorobiphényles (PCB), les phtalates, les métaux lourds comme le plomb, les pesticides et les polluants pharmaceutiques persistants, peuvent occasionner des dommages irréversibles à la santé humaine, à la faune, à la flore et aux écosystèmes.

Pour Masamichi Kono, Secrétaire général adjoint de l’OCDE, « la gestion irrationnelle des produits chimiques et des déchets a un coût économique exorbitant. Il est urgent d’agir sur le plan réglementaire pour ne pas gaspiller l’argent des contribuables mais aussi pour protéger notre santé et les ressources environnementales essentielles, surtout si l’on considère qu’une croissance de l’industrie chimique est attendue. Pour faire cesser les atteintes à la santé et à l’environnement et évoluer vers une chimie durable, nous avons besoin de politiques ambitieuses qui changent la donne, à l’image de celles sélectionnées pour le Prix 2021 de l’action d’avenir. »

« Les substances chimiques posent des difficultés complexes », souligne Nikhil Seth, Sous-Secrétaire général et Directeur exécutif de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR). « Leur gestion est une question transversale de l’Agenda 2030. La sécurité des produits chimiques et la gestion des substances toxiques concernent un grand nombre, sinon la totalité, des Objectifs de développement durable. J’applaudis vivement aux initiatives sélectionnées pour le Prix 2021 de l’action d’avenir car elles traduisent en action concrètes ce qui relève d’un problème fondamental. »

Il importe également de prendre en considération l’exposition aux substances chimiques dangereuses dans le milieu professionnel. Il n’est pas rare que les travailleurs soient exposés à des doses plus élevées sur des périodes plus longues, risquant ainsi davantage à en subir gravement les effets sanitaires. Alors que le monde du travail a besoin de politiques judicieuses, le Prix 2021 de l’action d’avenir met en exergue des exemples de moyens d’améliorer la sécurité et la santé au travail et de promouvoir une gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets dans le monde entier.

De l’avis du Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, « il est de notre devoir de réaffirmer que chacun a le droit de travailler dans un environnement sûr et sain ».

« Tous les jours, nos droits sont bafoués du fait de l’exposition à des substances chimiques toxiques et à la pollution. Les enfants en pâtissent de façon disproportionnée », rappelle Alexandra Wandel, Directrice exécutive du World Future Council. « Pour les générations actuelles et futures, il est absolument essentiel que les parties prenantes élèvent au rang de priorité la protection contre les substances chimiques dangereuses. Nous avons hâte de porter sur la scène internationale les moyens d’action publique efficaces dans ce domaine. »

 

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Le contenu de la présente publication relève de la responsabilité de l’éditeur.

Avec le soutien de la Fondation Michael Otto et de la Fondation Jua.

 

Contact médias

Anna-Lara Stehn

Responsable Médias et Communication

World Future Council

anna-lara.stehn@worldfuturecouncil.org

+49 (0) 170 38 138 07

Note aux éditeurs

À propos du Prix de l’action d’avenir

Chaque année, le Prix de l’action d’avenir est attribué aux initiatives les plus efficaces face aux principaux impératifs de l’humanité. Il est actuellement le seul qui récompense, à l’échelle internationale, les politiques mises en œuvre pour le bénéfice des générations présentes et futures. L’objectif est de mieux faire connaître les politiques exemplaires à travers le monde et d’accélérer l’action publique. Le World Future Council décerne ce prix annuel depuis 2010 en partenariat avec les institutions des Nations Unies et l’UIP.

À propos des politiques sélectionnées pour le Prix 2021 de l’action d’avenir

www.worldfuturecouncil.org/chemicals

www.worldfuturecouncil.org/future-policy-award-2021-about-the-shortlisted-policies 

 

À propos du World Future Council

Le World Future Council (WFC) s’est donné pour mission de transmettre à nos enfants et petits-enfants une planète saine et viable ainsi que des sociétés vivant dans la justice et la paix. Pour ce faire, il s’emploie à recenser, à étoffer, à mettre en avant et à diffuser des moyens efficaces et à terme équitables de venir à bout des problèmes qui assaillent aujourd’hui l’humanité, de même qu’il promeut leur mise en œuvre dans le monde entier. Il réunit 50 acteurs du changement de renommée mondiale issus des sphères administrative et parlementaire, de la société civile, du monde de l’université, des arts et des affaires. Lancé en 2007 par Jakob von Uexkull, le fondateur du « Prix Nobel alternatif », le WFC est une fondation indépendante à but non lucratif de droit allemand, qui finance ses activités grâce aux partenariats institutionnels et aux dons.

Partenaires

 

À propos du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM)

https://www.unep.org/

http://www.saicm.org/

À propos de l’Organisation internationale du Travail

https://www.ilo.org/

À propos de l’OCDE

https://www.oecd.org

À propos du PNUD

https://www.undp.org/

À propos de l’UNITAR

https://unitar.org/

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[1] OMS (2016). Public health impact of chemicals: knowns and unknowns. https://www.who.int/publications/i/item/WHO-FWC-PHE-EPE-16.01-eng.

[2] OMS. Providing information on the health effect of chemicals. https://www.who.int/activities/providing-information-on-the-health-effects-of-chemicals.

[3] PNUE (2019). Global Chemicals Outlook II Summary for Policymakers: From Legacies to Innovative Solutions-Implementing the 2030 Agenda for Sustainable Development. https://www.unep.org/resources/report/global-chemicals-outlook-ii-legacies-innovative-solutions.

[4] Landrigan, P.J. & Fuller, R. (2018). The Impact of Pollution on Planetary Health: Emergence of an Underappreciated Risk Factor. UNEP: Perspectives; Issue No. 29. https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/22416/Perspective_No_29_web.pdf?sequence=1&isAllowed=y.